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18/06/2021
Un film sur le tennis, sport qui a bercé mon enfance et mon adolescence ? Un film qui se passe à Roland Garros, endroit de perdition chaque année pour mes notes de collège, lycée, fac... et pour mon efficacité devant les copies aujourd'hui ?

Un film avec en tête d'affiche Alex Lutz et à ses cotés Ana Girardot et Kristin Scott Thomas ? Un film à partager avec ma femme, fan de tennis elle aussi (tendance Rafael Nadal plutôt que Roger Federer mais bon... il est impressionnant aussi le taureau de Manacor, et pas que sur terre battue !).
Vous l'aurez compris, je suis parti conquis d'avance ce qui, en général, se termine mal 9 fois sur 10 au cinéma. Comme vous êtes fort en maths, vous aurez noté qu'une fois de temps en temps, ça passe et ça donne un film Top10 à coup sur en fin d'année. Jeux, "5ème set" et Match !

L'histoire mixe deux destins que toute la France du tennis connait :
- Richard Gasquet, le "petit Mozart du tennis français", mis en lumière dès son plus jeune âge, attendu comme le messie pour succéder à Yannick Noah, dernier vainqueur d'un grand chelem en 1983 ! Richard, au jeu salué par les plus grands - ah, son revers ! - mais qui aura eu la malchance de tomber sur le big four (Federer, Nadal, Murray et Djokovick) qui a trusté les titres les plus importants, laissant les autres se contenter de demi-finales, voir de finales... mais nous savons qu'hormis Poulidor, seuls les vainqueurs restent dans la mémoire collective.
- Paul-Henri Mathieu, joueur "grillé" par un match. Seul joueur faisant ses débuts lors d'une finale de Coupe Davis à jouer dans un cinquième match décisif, il s'incline... malgré un avantage de deux sets à rien (où il aura été à deux points du match). Il lui faudra 6 ans pour progresser de nouveau au classement ATP et il entendra parler de ce match toute sa carrière.
La filiation est connue mais Quenton Reynaud nous emmène au cœur du microcosme de la petite balle jaune. Ce ne sont pas les stars que nous allons suivre mais ceux qui se battent pour exister sur le circuit. Ceux qui n'ont pas de sponsor avec un contrat sur 5 ans, ceux qui voyagent aux 4 coins du monde mais qui doivent payer pour cela... sans nécessairement en retirer beaucoup d'argent ni de gloire (il faut être bien classé pour avoir des "garanties" !).

C'est un monde dans lequel on rêve de grands terrains, d'applaudissements, de consécration... mais dans lequel on n'obtient plus souvent qu'on ne le voudrait de la frustration et des difficultés financières. Le personnage de la mère, joué par Kristin Scott Thomas, est aussi un "classique" du milieu. Les parents qui entrainent leur enfant... devant assurer plusieurs rôle parfois contradictoire (parent/professeur) ce qui est d'autant plus difficile quand on est soit même frustré par une carrière raté ou que l'on est persuadé d'avoir trouvé la poule aux oeufs d'or. Ici, on ne peut pas lui reprocher d'avoir voulu toucher le jackpot : elle s'y connait en tennis et elle aussi a sacrifié beaucoup de choses pour son enfant. Est-ce que cela l'a rendue plus heureuse ? Est-ce que cela l'a rendu plus heureux ? Il est toujours facile de refaire l'histoire et leur relation actuelle montre que les deux n'ont toujours pas tranché.

Le sport, une drogue ? En regardant les effets secondaires, que ce soit sur le corps ou l'esprit, la réponse semble s'imposer d'elle-même... mais le film montre aussi la fascination d'un petit bonhomme pour son professeur de club, ces moments où le classement ne compte pas mais où l'admiration est à son maximum.

Il me restera à mentionner les nombreux matchs qui parsèment le film. Point délicat tant la dramaturgie d'un match ne se joue pas sur un unique point - balle de match ou non - c'est, je pense, le gros point faible pour qui ne s'intéresse pas à se sport. Analyser en une seconde un 6-2 5-7 3-0 n'est pas une évidence quand regarder les résultats tous les jours sur l'équipe.fr n'est pas une habitude. "Tiens, il a gagné facilement le premier set, le second a été accroché et, s'il y a 7-5, c'est que le break s'est fait dans l'avant dernier jeu du second set ce qui veut dire que le vainqueur du premier set a eu la possibilité de conclure en 2 manches mais qu'il est maintenant embarqué dans un troisième set qui est mal commencé". Est-ce que l'on peut ressentir tout cela quand on n'est pas un passionné de tennis ? Je serais curieux de le savoir !

Enfin, si le film connait quelques longueurs et que le scénario est assez prévisible dans son déroulement, il y a de l'émotion qui jailli à de nombreux moments (pas forcément attendus !) et à l'instar de matchs qui ont marqués ma vie de suiveur de l'ATP Tour, je garderai une pensée émue pour ce joueur qui courait après ses rêves. Bravo Quentin Reynaud !
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